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Repentance

Faut-il laisser à l’histoire ce qui appartient à l’histoire ?

samedi 27 octobre 2012

La rafle du Vel d’Hiv, les répressions turques sur la communauté arménienne vivant en Turquie en 1915, l’esclavage des populations noires jusqu’au 19e siècle, la répression d’une manifestation organisée à Paris à l’appel du FLN en 1961, sont des évènements dramatiques sans relations les uns avec les autres si ce n’est qu’ils ont chacun été l’objet de prises de position publique assez récentes par des hommes ou des femmes politiques français comme si les historiens n’avaient pas fait à juste mesure le travail de mémoire qui s’incombe.

Dans le cas de la reconnaissance du massacre (du « génocide ») des arméniens turques il y a un siècle, l’objectif était de s’attirer les votes de la communauté arménienne vivant en France.

Dans celui de la répression en pleine guerre d’Algérie par la police française d’une manifestation dont le gouvernement craignait les débordements, il y a plus d’un demi-siècle, l’objectif du Mea Culpa de la France est de se concilier les bonnes grâces du gouvernement algérien à un moment où elle a besoin de sa coopération face au risque de ce qu’il se développe au Nord du Mali un état de type « taliban » impulsé notamment par l’argent et les armes de libyens en fuite ex pro-Kadhafi.

Ces prises de position à caractère très général, dont on peut comprendre dans quelles logiques elles s’inscrivent, certes ne coûtent pas cher sur un plan budgétaire, mais entretiennent par médias interposés un climat de rancœur, voire de haines, qui peut contribuer à attiser la fureur des extrémistes de tout bord, lesquels sont souvent des jeunes en manque de repères donc plus facilement manipulables, face à la surenchère des politiques.

A l’inverse, le fait de reconnaître aujourd’hui le caractère dramatique d’un évènement dont les protagonistes ne sont plus là pour s’expliquer peut néanmoins apporter du baume à ceux qui gardent une douleur en eux de la violence de ces évènements et leur permettre de se focaliser sur des problématiques plus constructives. Mais cet exercice est délicat : le FLN a-t-il fait acte de contrition sur les exécutions sommaires qui lui sont imputables sur les communautés pieds-noirs et harkis ? L’histoire de l’humanité est une succession de guerres et de violences.

La décision de reconnaitre à nouveau devant les médias la responsabilité des uns ou des autres dans tel ou tel évènement horrible qui se sont passé il y a 50, 100 ou 200 ans, est ainsi arbitraire par rapport à tous les autres et prête donc le flanc à disputes et critiques.

OB

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